Dossier de presse : https://bit.ly/coalitioneolienne
Montréal, le 29 janvier 2025 – Face à la multiplication des projets éoliens au Québec, des dizaines de comités citoyens ont vu le jour et s’allient aujourd’hui à plusieurs organisations et experts pour réclamer un changement de cap majeur dans le développement de la filière. « Nous réclamons un moratoire, et ce, jusqu’aux conclusions d’un BAPE générique*, ainsi qu’un vaste débat public sur le développement énergétique au Québec », explique Janie Vachon-Robillard du Regroupement vigilance énergie Québec (RVÉQ), qui rassemble les nouveaux « comités éoliens ».
Contre la manière et les motifs du développement éolien
Cette coalition conteste à la fois la méthode et la pertinence du développement éolien actuel, ainsi que son expansion accélérée planifiée par Hydro-Québec et le gouvernement de la CAQ.
Pour le bien commun et la transition socio-écologique
Le déploiement de l’éolien doit avoir comme objectif premier la lutte contre la crise climatique et non pas le développement économique. Il doit être consacré au bien commun et non asservi à la recherche de profits.
Des référendums pour une vraie acceptabilité sociale
« Actuellement, c’est sans acceptabilité sociale que s’organise l’implantation des projets éoliens. Promoteurs, gouvernement et élus locaux ignorent les citoyens et imposent leurs projets sans véritable consultation des communautés », ajoute Carole Neill, porte-parole du collectif Toujours maître chez nous qui s’oppose au projet de TES Canada dans les MRC de Mékinac et Des Chenaux en Mauricie.
« C’est pourquoi il est impératif d’instaurer un processus de référendums municipaux obligatoires avant qu’une municipalité puisse donner son appui à un parc éolien sur son territoire. Ceci afin d’en arriver à une véritable approbation de la collectivité, en toute connaissance de cause, pour un projet respectueux des réalités locales », continue Mme Neill.
La propriété publique de l’énergie éolienne
La coalition réclame également la propriété publique de l’énergie éolienne. « En partageant les bénéfices avec le privé, la société québécoise perdra plusieurs milliards de dollars : moins d’argent ira à financer nos écoles, nos hôpitaux et tous les autres services publics qui en ont drôlement besoin. Et mettons les choses au clair : faire de l’électricité avec des turbines qu’elles soient à l’eau ou au vent, c’est la même chose. Les employés d’Hydro-Québec ont acquis toute l’expérience nécessaire depuis la création d’Hydro-Québec pour prendre en charge la filière éolienne. » Patrick Gloutney, président du SCFP-Québec.
L’impact sur les terres et le milieu agricole québécois
Selon James Allen, président de la Fédération de l’UPA de Chaudière-Appalaches, « Il est impératif que toute la population prenne conscience de ce qui se passe réellement sur le terrain. Les promoteurs qui abordent nos productrices et nos producteurs en privé, le font de manière insidieuse, sans jamais aborder les nuisances, en minimisant les impacts sur l’agriculture et en ignorant évidemment l’iniquité engendrée entre les différents producteurs qui ne peuvent pas tous avoir une ou des éoliennes. Comme le territoire agricole du Québec ne représente plus que 2%, ne serait-il pas possible de cadrer ce développement afin qu’il se fasse ailleurs que sur nos terres nourricières et dans nos érablières ? »
L’impact cumulatif de tous ces projets éoliens ?
« Un BAPE générique mettrait en lumière les conséquences financières de la filière éolienne privatisée sur la société québécoise et nous permettrait de faire une analyse des impacts cumulatifs potentiels sur la santé humaine, le territoire agricole, les écosystèmes et la biodiversité, ce que ne permettent pas les BAPE spécifiques à un projet. Refuser la tenue d’un BAPE générique, c’est favoriser des intérêts privés aux dépens du bien commun. » Rachel Fahlman, conseillère municipale et présidente de Vent d’Élus.
Des solutions existent pour éviter de privatiser l’aménagement du territoire
Plusieurs experts ajoutent leurs voix à celle de la coalition, dont Jean-François Blain, analyste en réglementation du secteur de l’énergie : « C’est toute notre société qui perd au change avec ce développement privatisé, déguisé en développement régional parce qu’en « partenariat » avec les municipalités et communautés autochtones. Des solutions existent pour un financement des communautés, Premières Nations ou autre, sans pour autant remettre à des intérêts particuliers l’usage du territoire aux fins du développement énergétique. Ces solutions évitent de mettre les MRC en conflit d’intérêts par rapport à leur rôle de protection du territoire et de leurs citoyens et de mettre les MRC voisines en compétition pour les redevances de parcs éoliens. »
En conclusion, notre coalition réclame cinq actions urgentes
Un moratoire sur le développement éolien ;
Un BAPE générique sur la filière éolienne ;
Un vaste débat public sur le développement énergétique du Québec ;
Des référendums municipaux comme critère d’acceptabilité sociale ;
La propriété publique de l’énergie.
En annexe à ce communiqué, vous trouverez les revendications complètes de la coalition, la liste des comités, organismes et experts signataires ainsi que les mentions d’appui de deux partis politiques.
*Un BAPE générique est une procédure du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement qui permet d’évaluer les impacts d’une filière dans son ensemble, plutôt que projet par projet. Depuis sa création en 1978, le BAPE a réalisé 11 mandats génériques.
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Source:
Janie Vachon-Robillard, coordonnatrice régionale du RVÉQ et porte-parole du collectif Pour un choix éclairé dans Nicolet-Yamaska (PCENY),
819-399-2585 ou 819-817-2385 (cellulaire), comite@pourunchoixeclaire.ca
Carole Neill, porte-parole du Collectif Toujours Maîtres chez nous Mékinac-Des Chenaux,
418-322-5556 ou 818-609-4206 (cellulaire), contact@toujoursmaitrescheznous.com
Lisa Djevahirdjian, service des communications du SCFP-Québec, 514-831-3815
L’appui de Climat Québec et du Parti Vert du Québec
« Nous possédons au Québec déjà toute l’électricité et le savoir-faire nécessaires pour mettre fin au gaz et au pétrole sans devoir détruire plus notre territoire. Pourtant, la CAQ tient un tout autre discours sur le dos de la décarbonation qui relève d’une vaste campagne de désinformation. Ils ont créé de toute pièce une pénurie d’électricité en vendant à vil prix notre électricité aux grosses corporations et à l’exportation. Cette pénurie artificielle leur sert de prétexte pour privatiser l’électricité au plus grand bonheur des affairistes. D’une pierre deux coups pour la grosse business !! Machiavel n’aurait pas fait mieux ! »
Martine Ouellet, cheffe de Climat Québec, ancienne ministre des Ressources naturelles et ancienne gestionnaire chez Hydro-Québec.
« Le Parti Vert du Québec a toujours fait la promotion des éoliennes comme source d’énergie renouvelable. Cependant, nous constatons aujourd’hui que le développement éolien au Québec se fait de manière archaïque au profit de grandes entreprises, et bien souvent, au détriment des terres agricoles, des milieux de vie et du caractère public de la production d’électricité au Québec. Le Parti Vert du Québec rappelle que tous les projets industriels ont des impacts environnementaux non négligeables, y compris les projets d’énergie renouvelable. En 2025, nous ne pouvons pas nous permettre de faire preuve d’aveuglement volontaire. Que ce soit les barrages hydroélectriques, les éoliennes, les usines de batteries ou les mines de minéraux critiques à la transition énergétique, tout doit être fait dans l’ordre, bien planifié et avec le moins d’impacts possible sur l’environnement. »
Alex Tyrrell, Chef du Parti Vert du Québec
Annexe : Une levée de boucliers contre le développement éolien antidémocratique
Face à la multiplication des projets éoliens au Québec, des dizaines de comités citoyens ont vu le jour et s’allient aujourd’hui à plusieurs organisations, experts et personnalités publiques. Cette coalition réclame un moratoire sur le développement éolien jusqu’aux conclusions d’un BAPE générique*, des référendums municipaux décisionnels, la propriété publique de l’énergie et un véritable débat public sur le développement énergétique du Québec.
C’est un message clair qui est lancé au gouvernement : nous refusons ce développement éolien précipité, sans le consentement populaire, nous n’avons pas voté pour ça !
Dissiper le mirage éolien et rétablir les faits
Les projets éoliens appuyés par le gouvernement de la CAQ ne servent pas la transition énergétique, mais bien des intérêts privés ;
Les risques pour la santé et la qualité de vie des riverains, les milieux naturels, la faune et la flore sont réels et documentés, malgré la désinformation de l’industrie ;
Les retombées locales sont sans commune mesure avec les pertes collectives au profit du privé.
Dénoncer les failles du développement éolien au Québec
Un développement sans acceptabilité sociale, où promoteurs, gouvernement et élus locaux ignorent les citoyens et imposent leurs projets sans véritable consultation des communautés ;
Un développement incompatible avec les milieux habités : des distances séparatrices inadéquates qui menacent la qualité de vie et la cohésion sociale;
Un développement risqué : des mégaéoliennes toujours plus hautes et plus puissantes, implantées selon des normes désuètes établies pour des turbines de petite envergure ;
Un développement incohérent avec la protection du territoire agricole ;
Un développement qui met en péril la biodiversité et le patrimoine paysager ;
Un développement volontairement ignorant des impacts cumulatifs : le ministre de l’Environnement ayant refusé le BAPE générique;
Un développement privatisé qui a déjà généré plus de 6 milliards de pertes pour les Québécois ;
Un développement qui privatise l’aménagement et la sécurité énergétique du territoire ;
Un développement au service d’industries énergivores sans valeur ajoutée, au détriment des PME québécoises ;
Un développement irréfléchi : le Québec pourrait réaliser une part importante de sa transition énergétique sans nouvelle production énergétique.
La coalition réclame cinq actions urgentes
Un moratoire sur le développement éolien ;
Un BAPE générique sur la filière éolienne ;
Un vaste débat public sur le développement énergétique du Québec ;
Des référendums municipaux comme critère d’acceptabilité sociale ;
La propriété publique de l’énergie.
Le dernier rapport du BAPE confirme l’urgence d’agir
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement reconnaît lui-même la nécessité « 25 ans après la mise en service du premier parc éolien, d’ouvrir le débat public national sur la place de la filière éolienne dans le portefeuille énergétique du Québec et son mode de développement, incluant la prise en compte des enjeux environnementaux, sociaux et économiques. » (BAPE no. 375, projet éolien Des Neiges – Secteur sud dans la MRC de La Côte-de-Beaupré, 2024)
Pas contre les éoliennes, contre la façon et les motifs
La population doit être partie prenante et consentante d’un développement éolien respectueux et au service des territoires et des communautés qui les accueillent.
Ce développement doit avoir comme objectif premier la lutte contre la crise climatique et non pas le développement économique. Penchons-nous sur des solutions orientées vers le bien commun et non asservies à la recherche de profits.
Liste des appuis à ce communiqué et ses revendications
Comités citoyens
Regroupement vigilance énergie Québec (RVÉQ)
Collectif Pour un choix éclairé dans Nicolet-Yamaska (PCENY)
Vent de démocratie de St-Adelphe
Sainte Thècle Droit De Vent
Toujours Maîtres chez nous Mékinac-Des Chenaux
Comité vigilance citoyenne de Lotbinière
Comité provisoire de démocratie citoyenne des Sources
Pour un choix éclairé des Jardins de Napierville
Comité citoyen Impacts-Éoliennes-Valleyfield
Regroupement citoyen éolien Monnoir
Comité des Citoyens et Citoyennes pour la Protection de l’Environnement Maskoutain
Comité Maskoutain de vigilance éolienne
Contre la Privatisation du Vent et du Soleil dans Mékinac Des Chenaux (CPVSMDC)
Pour un choix éclairé en énergie dans Drummond
Comité des riverains des éoliennes de l’Érable
Comité citoyen d’Arthabaska
Jeannot Morin, citoyen de la MRC des Etchemins
Pour un choix éclairé dans Chaudière-Appalaches
Pour un choix éclairé dans la MRC de Coaticook
Comité citoyen de Charlevoix
Action Environnement Basses-Laurentides (AEBL)
Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC)
Les Amis de la Chicot de Saint-Cuthbert
MARE (Mouvement d’action régional en environnement)
L’Assomption en transition
Amis de l’environnement de Brandon
Collectif Entropie
GMob (GroupMobilisation)
Organisations de la société civile
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP)
Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches
Syndicat de l’UPA Lotbinière-Nord
Vent d’élus
Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC)
Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE)
Action collective en transition environnementale et sociale de la CSQ (comité ACTÉS)
Partis politiques
Climat Québec
Parti Vert
Chercheurs, scientifiques, professeurs et auteurs
Yves-Marie Abraham, professeur à HEC Montréal
Bruno Detuncq, professeur retraité de Polytechnique Montréal
Roméo Bouchard, auteur, co-fondateur de l’Union paysanne, coordonnateur du livre collectif L’éolien, pour qui souffle le vent (Écosociété)
Robert Laplante, sociologue, directeur général de l’IRÉC
Anthoni Barbe, géographe et consultant en aménagement du territoire
Krystof Beaucaire, chercheur et doctorant en sociologie à l’Université Concordia
Richard E. Langelier, juriste et sociologue
Lucie Sauvé, professeure émérite, UQAM, membre du Collectif scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec
Les organisations signataires soutiennent les revendications spécifiques présentées dans ce communiqué. Ce soutien ne constitue pas une approbation des positions, opinions ou informations diffusées par les autres signataires sur l’éolien ou tout autre sujet. Chaque organisation appuie cette initiative sur la base des enjeux soulevés, indépendamment des affiliations politiques des autres signataires.