Pour un choix éclairé dans Nicolet-Yamaska

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Le collectif PCENY a été fondé pour offrir un réel choix éclairé sur la question éolienne dans Nicolet-Yamaska. Nous avons compilé ici le fruit de nos recherches depuis 2023.

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Résumé par section

Une privatisation déguisée

Depuis 2013, la filière éolienne québécoise a coûté plus de 6,09 milliards de dollars aux Québécois, selon l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) [1]. Ces sommes, versées à des promoteurs privés dans le cadre de contrats garantis, sont financées par les factures d’électricité des citoyens. Pendant ce temps, Hydro-Québec, société d’État rentable et reconnue mondialement, est tenue à l’écart de projets qu’elle aurait pu réaliser elle-même à moindre coût et au bénéfice collectif. C’est une logique de socialisation des coûts et de privatisation des profits.


Une pénurie fabriquée pour justifier le recours au privé

Martine Ouellet, ingénieure et ancienne ministre des Ressources naturelles, explique qu’Hydro-Québec a créé de toutes pièces la pénurie d’électricité utilisée aujourd’hui pour justifier l’entrée du privé dans la production [3].

Selon elle, la société d’État a mis sur pause ses propres projets et retiré de ses bilans plusieurs dizaines de térawattheures (TWh) de surplus, donnant l’impression qu’il manquait d’énergie. Pourtant, en 2020, Hydro-Québec disposait encore d’environ 40 TWh excédentaires par an — assez pour répondre à la croissance prévue sans ouvrir la porte aux promoteurs privés.

Ce récit de rareté s’est poursuivi avec la Vision 2035, présentée par Michael Sabia en 2023. Le plan prévoit l’ajout de 8 000 à 9 000 MW de nouvelles capacités, majoritairement issues de projets privés. Hydro-Québec y troque son rôle de producteur pour celui de coordonnateur de projets menés par le secteur privé, tout en continuant d’assumer les coûts du réseau et du raccordement.

Or, l’idée qu’Hydro-Québec n’aurait pas les compétences ou les moyens de développer seule cette filière est fausse.
Comme le rappelle Martine Ouellet, ses ingénieurs maîtrisent déjà la mécanique des fluides qui régit aussi bien les turbines hydroélectriques que les éoliennes. Et selon Robert Laplante, directeur de l’IRÉC, la société d’État possède une cote de crédit “bétonnée”, lui permettant de financer seule ses projets sans dépendre du privé.

Pour l’ingénieur Bruno Detuncq, la planification actuelle repose sur des projections de demande gonflées artificiellement et sur une sous-estimation du potentiel d’efficacité énergétique [2]. Autrement dit, en modernisant ses installations et en améliorant la gestion de l’énergie, Hydro-Québec pourrait répondre à la demande sans céder la production à des intérêts privés. Comme le résume Robert Laplante, la privatisation de la rente énergétique ne sert ni l’intérêt public ni l’intérêt national : « les fournisseurs privés visent à s’insérer dans un marché, pas dans le développement du Québec. »


Les citoyens paient la note

Les conséquences sont majeures : le recours au privé entraînerait une hausse estimée de 65 à 75 % des tarifs d’Hydro-Québec sur 11 ans [1]. Le modèle actuel multiplie les projets éoliens dispersés, souvent mal intégrés au réseau, tout en imposant la construction de 5 000 km de nouvelles lignes électriques aux frais de la société d’État. Ce sont donc les Québécois qui paient pour les infrastructures pendant que les profits s’envolent chez les partenaires privés.

Richard E. Langelier parle d’un véritable détournement de la souveraineté énergétique du Québec au profit de groupes financiers [2]. Reprendre le contrôle de notre électricité, c’est redonner à Hydro-Québec le rôle qui lui revient : produire, planifier et distribuer une énergie propre, publique et au service du bien commun.


Documents de référence

[1] La privatisation de l’énergie éolienne et l’impact sur la mission d’Hydro-Québec – Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC), 2024.
[2] Électrification du Québec : consommation d’énergie actuelle et future: mythes et réalités par Bruno Detuncq, professeur retraité de l’école Polytechnique de Montréal, 2025
La privatisation de l’énergie éolienne et l’impact sur la mission d’Hydro-Québec, 2024, IRÉC, Noël Fagoaga et Krystof Beaucaire

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Retombées locales

Selon l’appel d’offres 2023 d’Hydro-Québec, les projets éoliens prévoient le versement d’une redevance annuelle de 6 227 $ par mégawatt (MW) installé, versée à la fois aux municipalités et aux propriétaires terriens [1].

Une éolienne de 7 MW représente donc un revenu d’environ 43 000 $ par année pour chacune des parties — un montant non négligeable tant pour certaines petites municipalités rurales que pour plusieurs agriculteurs, dont les revenus peuvent fluctuer fortement d’une saison à l’autre.

Ces sommes varient selon la puissance installée. Elles s’ajoutent parfois à une redevance liée aux revenus du projet, mais les modalités diffèrent d’un contrat à l’autre et sont rarement rendues publiques.


Risques financiers et inégalités structurelles

Dans plusieurs projets de partenariat à 50 % avec Hydro-Québec, les municipalités doivent financer leur part en contractant des emprunts garantis par leur valeur foncière. Ces emprunts peuvent atteindre plusieurs millions de dollars, souvent sur des horizons de vingt à trente ans. En cas de rendement insuffisant ou de retrait du promoteur, la responsabilité du remboursement demeure publique, transférant ainsi le risque économique vers les collectivités locales alors que les bénéfices demeurent privés.

À cela s’ajoute une inégalité croissante entre les municipalités. Les localités rurales, moins bien financées, se voient souvent contraintes d’accepter ces projets pour équilibrer leur budget. Comme le rapportait Le Soleil (2025), plusieurs d’entre elles peinent déjà à financer leurs infrastructures et leurs services de base. Cette dépendance crée une fracture territoriale : certaines communautés deviennent tributaires des revenus éoliens, tandis que d’autres, plus nanties, peuvent refuser sans conséquence. L’entente de financement municipal doit être revue en profondeur : ce n’est pas par les projets éoliens qu’on devrait chercher à combler ce manque structurel.

Comme le souligne Richard E. Langelier, ce modèle questionne la souveraineté économique et énergétique du Québec, puisqu’il déplace une richesse collective vers des intérêts privés [2].

Les projets éoliens peuvent offrir des gains ponctuels, mais ils ne remplacent pas un financement municipal durable ni une fiscalité équitable. 


Paradis fiscaux et transfert des profits

Une étude de l’IRIS (2023) révèle que plusieurs entreprises canadiennes du secteur des énergies renouvelables, incluant l’éolien, détiennent des filiales dans des paradis fiscaux tels que le Luxembourg, les Bermudes ou la Barbade [3]. Parmi elles figurent notamment Boralex Inc. et Innergex qui transfèrent une partie de leurs bénéfices à l’étranger.

Ces structures permettent de minimiser l’impôt au Canada et de loger les profits hors du territoire québécois, réduisant ainsi les retombées fiscales pour les municipalités d’accueil. Le résultat : les bénéfices quittent le territoire, tandis que certains coûts demeurent publics.

Valeur foncière et sécurité juridique

Des études internationales constate une baisse de 25 % à 40 % de la valeur des propriétés situées jusqu’à environ 3 km d’éoliennes industrielles, principalement en raison du bruit, de la perte de quiétude et de la transformation du paysage.
Dans le même sens, une Cour supérieure de justice de l’Ontario a déterminé que les propriétaires fonciers vivant à proximité de projets d’éoliennes industrielles subissent effectivement une diminution de la valeur de leurs propriétés. La cour reconnaît que la perte de valeur des propriétés se situe entre 22 et 55 % aujourd’hui [4].

Cette dépréciation se traduit souvent par des difficultés de revente ou de refinancement, et par une prudence accrue des institutions financières envers les propriétés situées près de parcs éoliens.

Il faut comprendre ici que la majorité des références concernent des éoliennes de 3 MW et moins. Les éoliennes potentielles prévues aujourd’hui sont de 7 MW à 10 MW [7], alors on peut s’attendre à ce que les impacts sur la valeur foncière soit plus prononcés.

Le comportement de l’acheteur potentiel

Aussitôt une réglementation mise en place favorisant la promotion d’un projet éolien, des options de servitude signées par les promoteurs et propriétaires terriens, même si ce projet n’est pas arrêté de façon contractuelle auprès des gouvernements ou de l’acheteur de la production éventuelle, juste la rumeur créée contamine le marché immobilier [4].

Au moment des audiences d’un BAPE (bureau des
audiences publiques en environnement) la dépréciation économique fut considérée dans le secteur
exposé de Saint-Valentin [6].

La construction d’éoliennes peut rapporter à court terme, mais elle peut aussi diminuer la valeur des propriétés avoisinantes à long terme — un coût souvent invisible, mais bien réel pour les familles et les communautés rurales [5].

En terminant, si vous aviez le choix entre vivre dans une région rurale paisible et naturelle, ou dans une autre où s’élèvent quelques éoliennes de 210 mètres tout près de la maison, laquelle choisiriez-vous ?
La vidéo de Dany Janvier illustre bien cette réalité dans le parc éolien de Saint-Gédéon.

Documents de référence

[1] Appel d’offres A/O 2023-01 – 1 500 MW d’énergie éolienne – Hydro-Québec
[2] Le cadre politico juridique sur le déploiement des éoliennes par Richard E. Langelier, juriste et sociologue
[3] Paradis fiscaux : la filière des énergies renouvelables – Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), 2023
[4] Les éoliennes et la sécurité juridique et financière des résidents – Yvan Fleurent, 2025, pages 11 à 13 dépréciation et page 17 BAPE.
[5] Des Moulins et des Hommes : regard sur l’éolien – Capsule 2 – Valeur immobilière et l’éolien
[6] Projet de parc éolien de Saint-Valentin – BAPE – Documentation du dossier, pièce DB 76, pdf p.14, 2011. Éoliennes de 2 MW et 2.3 MW. Aujourd’hui, les promoteurs planifient de 7 à 10 MW.
[7] Projet éolien Arthabaska, 265.2 MW entre 36 et 42 éoliennes

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Les impacts des nouvelles éoliennes sur la santé humaine

Les éoliennes industrielles de nouvelle génération (6-7 MW, 200 m et +) suscitent des inquiétudes croissantes quant à leurs effets potentiels sur la santé humaine malgré une apparente conformité avec les normes et valeurs guides actuellement utilisées au Québec. Celles-ci reposent encore sur des technologies anciennes et ne permettent pas une évaluation adéquate des caractéristiques sonores particulières des nouveaux modèles [1].

Les études sur les éoliennes de 6-7 MW sur terre ferme sont absentes pour le moment. À ce jour, les éoliennes de cette taille et de cette puissance ont surtout été installées en mer.

Les nouvelles éoliennes génèrent davantage de sons de basse fréquence et d’infrasons, qui sont perceptibles sur de plus longues distances et amplifiés à l’intérieur des habitations [2]. Une exposition prolongée peut causer des risques indirects pour la santé, tels que les troubles du sommeil, les acouphènes, la fatigue chronique, les maux de tête, l’irritabilité ou les vertiges [1]. Ces effets découlent à la fois des sons audibles et des sons inaudibles, dont l’impact, bien que souvent imperceptible, s’accumule avec le temps, comparable à celui des rayons ultraviolets [3].

Le rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) indique qu’une proportion importante des personnes exposées rapporte être fortement dérangée par le bruit des éoliennes. Cette proportion se situe entre 10 et 25 % pour des niveaux sonores de 40 à 45 dB Lden [4]Les populations les plus vulnérables sont les jeunes enfants, les personnes âgées, les personnes ayant des problèmes de santé chroniques et les personnes souffrant du mal des transports.

Les distances séparatrices

L’INSPQ souligne qu’il n’est pas en mesure de déterminer ni de recommander une distance minimale à respecter entre les résidences et les éoliennes [4].

Dans la MRC de Nicolet-Yamaska, le règlement de contrôle intérimaire (RCI # 2024-03) fixe cette distance à 800 mètres en milieu rural et à 1 500 mètres en milieu urbain — des seuils jugés insuffisants par plusieurs médecins et chercheurs.

Déjà en 2011, quarante médecins de la région de Victoriaville avaient signé une déclaration fondée sur le principe de précaution, réclamant une révision complète des normes et une étude indépendante sur les impacts des nouvelles turbines.

Les impacts sur l’eau et les sols

La construction d’un parc éolien peut perturber l’équilibre hydrogéologique. Plusieurs publications soulignent la vulnérabilité des ressources en eau souterraine et rappellent l’importance d’appliquer le principe de précaution lors de l’implantation de projets éoliens en milieu habité et agricole [1].

Le poids considérable des éoliennes de grande taille (2 000 à 3 000 tonnes) et les vibrations qu’elles génèrent peuvent fragiliser les sols argileux ou sablonneux, comme ceux du Centre-du-Québec. La construction et l’exploitation d’un parc éolien sont également susceptibles de modifier le drainage naturel, d’altérer la perméabilité du sol et de contaminer les nappes phréatiques.

L’émission La Semaine verte (Radio-Canada, 2023) a mis en lumière ces risques hydrogéologiques, notamment la contamination de l’aquifère de la région de Chatham-Kent, en Ontario, attribuée à l’absence d’études préalables adéquates [5].

Les PFAS dans les éoliennes

Les composantes des pales d’éoliennes impliquent l’utilisation des PFAS, aussi appelés polluants éternels. L’abrasion des pales et leurs possibles impacts pour nos ressources en eau et terres agricoles sont un facteur important à considérer [1].

Ces substances sont persistantes, s’accumulent dans les sols et les eaux souterraines, et ont été associées à divers effets sur la santé humaine. L’INSPQ met en garde contre les risques associés à une exposition à long terme, notamment les effets perturbateurs endocriniens et cancérigènes [6].

La présence des PFAS dans les zones agricoles pourrait aussi menacer la qualité des eaux de ruissellement et la salubrité des productions locales.

Faune, élevage et biodiversité

Les études démontrent des risques sur la santé et le comportement des animaux d’élevage (fertilité, reproduction et productivité [7]) et la faune sauvage (stress élevé, difficulté de communication, dérangement des couloirs de migration), malgré le fait que les promoteurs éoliens affirment que les éoliennes ont un impact modéré sur la faune sauvage. [1]

Sur le plan écologique, les éoliennes contribuent à la fragmentation des habitats naturels et à la destruction de milieux humides, entraînant une perte de biodiversité à long terme. Des experts ont documenté les conséquences sur les oiseaux migrateurs et les chauves-souris, espèces particulièrement vulnérables aux collisions et à la perturbation des couloirs migratoires [8], ainsi que les impacts potentiels des éoliennes sur certaines espèces menacées ou vulnérables, dont le caribou forestier [9].

Certains chercheurs ont rapporté une diminution du nombre de vers de terre autour des parcs éoliens ainsi qu’une mortalité accrue d’insectes dus au mouvement des pales. Dans un Québec où moins de 2 % du territoire est cultivable, chaque perte de terre fertile et de milieu naturel vient fragiliser notre autonomie alimentaire et l’équilibre des écosystèmes ruraux.

Un appel à la prudence

Les éoliennes industrielles ne représentent pas seulement un enjeu énergétique: elles posent aussi un défi majeur en matière de santé publique, de protection de l’eau, de bien-être animal et de biodiversité. En l’absence d’études indépendantes sur les modèles récents de turbines, la prudence s’impose.

Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a recommandé, en 2025, la mise en place d’une évaluation environnementale générique sur les possibles impacts cumulatifs afin de mieux encadrer la filière éolienne [10].

Documents de référence

[1] Santé et éoliennes : recension des connaissances, Martina Bastian, 2025
Afin d’aller plus loin, ce document fait le tour du sujet avec plus de 150 sources. Il met en lumière les risques documentés pour la santé humaine ainsi que le manque d’étude permettant de conclure à quelle distance des habitations il serait sécuritaire d’implanter les nouveaux modèles envisagés, plus grands et plus puissants.

[2] Les éoliennes sont-elles mauvaises pour la santé? Matthieu Max-Gessler, Le Nouvelliste, 2024
[3] Mise à jour des connaissances sur les impacts des éoliennes 2023INSPQ, 2023
[4] Conférence : Éoliennes, infrasons et bruits de basse fréquence avec Mariana Alves-Pereira, PCENY, 2023
[6] Effets potentiels des PFAS sur la santé (fiche technique), INSPQ, 2024
[8] Les impacts des parcs éoliens et la faune, Céline Marier et Yvan Beauchemin, 2025
[9] Éoliennes et espèces menacées et/ou vulnérable par Jocelyn Fournier, 2025

Livres de référence

Disponibles en vente sur notre boutique.

[7] Le Prix du vent, Sioux Berger, Éditions du Rocher, 2022
[10] Repenser l’éolienL’Action nationale, mai-juin 2025

Émission

[5] Énergie durable : les éoliennes en milieu agricole, La Semaine verte, Radio-Canada, 18 novembre 2023.

Ressources vidéos

La naissance d’un mouvement citoyen : la Coalition éolienne du Québec

Face à la multiplication des projets éoliens au Québec, des dizaines de comités citoyens se sont unis pour créer la Coalition éolienne du Québec pour réclamer un changement de cap majeur dans le développement de la filière. Comme l’explique Janie Vachon-Robillard du Regroupement vigilance énergie Québec (RVÉQ) dans le communiqué du 29 janvier 2025.

Nous réclamons un moratoire, et ce, jusqu’aux conclusions d’un BAPE générique, ainsi qu’un vaste débat public sur le développement énergétique au Québec

Leur objectif : réclamer une planification énergétique publique, transparente et démocratique.

Ce regroupement rassemble aujourd’hui près de trente comités locaux répartis dans différentes MRC, unis autour d’une conviction commune : la transition énergétique ne peut pas se faire sans le consentement libre et éclairé des citoyens [1].

Lors de leur conférence de presse du 29 janvier 2025, les porte-paroles ont dénoncé un développement antidémocratique, marqué par des décisions prises à huis clos, des pressions financières sur les élus municipaux et une absence d’études indépendantes sur les impacts humains, agricoles et paysagers.

Leur message était clair : le déploiement de l’éolien doit servir le bien commun, et non la recherche de profit privé.


Des pétitions et sondages qui envoient un message clair

Le mouvement s’est d’abord, entre autres, enraciné dans la MRC Nicolet-Yamaska, où neuf municipalités ont vu naître des pétitions totalisant 2 720 signatures. Dans six municipalités, les pétitions étaient signées à la majorité, démontrant clairement que l’acceptabilité sociale du projet éolien n’y est pas [2].

Un phénomène similaire s’est observé partout à travers le Québec. Dans la majorité des cas, malgré le dépôt de pétitions imposantes, les élus locaux n’en n’ont pas tenu compte, créant un fausset entre les citoyens et les élus municipaux.

Encore récemment, un sondage avait lieu dans la MRC Mékinac, où 68% des répondants s’opposaient à l’implantation d’éoliennes dans leur municipalité. À la suite de cette majorité claire, TES Canada a répondu qu’il s’agissait d’une opportunité pour mieux expliquer le projet aux citoyens [3].


Pourquoi tant d’opposition ?

Partout au Québec, les projets éoliens naissent souvent dans la discrétion la plus totale.
Les promoteurs approchent directement des propriétaires terriens pour leur faire signer des contrats d’option exclusifs, avant même que le public ou les élus soient informés [4].
Ces ententes incluent fréquemment des clauses de confidentialité, empêchant toute discussion ouverte sur les montants, les impacts ou les intentions du promoteur.

Résultat : les citoyens découvrent les projets une fois qu’ils sont déjà bien avancés.
Dans plusieurs cas, des élus municipaux ont appuyé les démarches de promoteurs sans consultation publique, parfois même en situation de conflit d’intérêts.


Une « acceptabilité sociale » qui oublie la société

Les promoteurs invoquent souvent l’« acceptabilité sociale » pour légitimer leurs projets dès qu’ils obtiennent l’appui de quelques propriétaires ou d’un conseil municipal. Mais, comme le rappellent Marie-Ève Maillé et Pierre Batellier dans Acceptabilité sociale : sans oui, c’est non, la véritable acceptabilité suppose une participation libre, éclairée et continue de tous les citoyens concernés [5].

Elle ne se limite pas à ceux qui signent un bail ou à ceux qui siègent au conseil. L’acceptabilité sociale, c’est toi, c’est moi, c’est chaque résident qui voit, entend ou vit les conséquences d’un projet sur son milieu. Quand ces voix sont ignorées, ce n’est plus de la concertation : c’est une façade démocratique.

C’est pourquoi la Coalition éolienne du Québec demande, comme 4e point, des référendums municipaux comme critère d’acceptabilité sociale.


Pour une transition vraiment publique et transparente

Les citoyens ne s’opposent pas à l’énergie renouvelable : ils s’opposent à la façon dont elle est imposée. Ils demandent que les décisions soient prises publiquement, sur la base de données indépendantes et d’une participation locale authentique.

Comme le souligne L’Action nationale dans Repenser l’éolien, le véritable enjeu n’est pas la technologie, mais la gouvernance : une énergie peut être propre sur le plan environnemental tout en étant polluée sur le plan démocratique [6].
Pour être légitime, la transition énergétique doit appartenir à ceux qui en vivront les conséquences : les citoyens, pas les compagnies.

C’est dans cette même lignée que s’inscrit la dernière demande de la Coalition : La propriété publique de l’énergie.


Imaginer autrement : des projets qui rassemblent

Plutôt que d’imposer des projets clés en main venus d’ailleurs, le Québec peut choisir une voie différente : celle où les projets naissent de la base, à partir des besoins et de la créativité des communautés locales. Des projets où les citoyens participent dès le départ — non pas seulement comme spectateurs, mais comme acteurs — dans la conception, la gouvernance et les retombées économiques.

Une telle approche favoriserait l’adhésion, la fierté et l’ancrage régional. Elle permettrait de transformer la résistance actuelle en collaboration, en faisant de l’énergie un bien commun partagé plutôt qu’un produit financier.

C’est l’esprit qui traverse l’appel de la Coalition éolienne du Québec, qui demande une planification énergétique publique, transparente et participative, où les citoyens ont leur mot à dire dès le départ.


Documents de référence

[1] Conférence de presse : Une levée de boucliers contre le développement éolien antidémocratique, Coalition éolienne du Québec, janvier 2025
[2] Pétition contre le projet éolien dans Nicolet-Yamaska, Le collectif Pour un choix éclairé dans Nicolet-Yamaska, 2023.
[3] Acceptabilité sociale : un sondage de TES Canada révèle une forte opposition à Mékinac, Radio-Canada, 2025.
[4] Le cadre politico juridique sur le déploiement des éoliennes par Richard E. Langelier, juriste et sociologue

Livres de référence

[5] Acceptabilité sociale : sans oui, c’est non, M.-È. Maillé & P. Batellier, Écosociété, 2019.

Disponible en vente sur notre boutique.
[6] Repenser l’éolien, L’Action nationale, mai-juin 2025

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